Avec des résultats satisfaisants lors des élections européennes et législatives, le Parti Socialiste fait preuve d’une certaine assurance pour ce retour politique. Cependant, il continue d’être marqué par des divergences significatives sur la tactique à mettre en place face à Emmanuel Macron.
Les membres du Parti Socialiste (PS) se réunissent à Blois à partir du jeudi 29 août pour leur université d’été. Cette rentrée politique se déroule dans un contexte singulier puisque la France est toujours en attente d’un nouveau Premier ministre. Les consultations d’Emmanuel Macron se poursuivent, ce jeudi matin avec les représentants des différentes régions françaises, après avoir écarté Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, pour le poste de Premier ministre en début de semaine. Malgré les difficultés rencontrées ces dernières années, le PS tient à démontrer qu’il est en train de reprendre du poil de la bête et qu’il a toujours son mot à dire à gauche.
Depuis longtemps, les socialistes n’avaient pas vu un tel engouement autour de leur parti. Ils s’attendent à voir beaucoup de monde à Blois, y compris des jeunes qui viennent d’adhérer au PS suite aux dernières élections, selon les organisateurs. Cependant, le parti reste également en proie à de fortes divergences concernant la stratégie à adopter au sein du Nouveau Front populaire.
L’objectif du PS : « Remporter la bataille »
Suite à des résultats décevants lors de la présidentielle (Anne Hidalgo n’avait récolté que 1,7% des suffrages), et après l’éclatement de la première union de la gauche, la Nupes, le PS se sent désormais revigoré. Depuis les dernières élections législatives, le nombre de leurs députés a doublé, ils sont désormais 66. C’est pourquoi le thème de ces universités d’été est « Remporter la bataille », une manière de rappeler leur score aux élections européennes, où Raphaël Glucksmann a obtenu 13,7%.
L’eurodéputé, invité à Blois, était arrivé au coude à coude avec la liste macroniste, et surtout premier à gauche aux européennes. « Même si Emmanuel Macron nous a volé ce moment de joie » avec la dissolution, confie Emma Rafowicz, récemment élue députée européenne. Son score « prouve que nous avons une base solide » ajoute la sénatrice Corinne Narassiguin.
Des divergences sur la stratégie à suivre
Malgré ces réussites lors des dernières élections, le PS est toujours marqué par de profondes divisions. Le parti est sur le point de se diviser une nouvelle fois. D’un côté, les partisans d’Olivier Faure, le leader du parti, qui plaident pour l’union de la gauche. Ils souhaitent continuer à défier Emmanuel Macron pour imposer un gouvernement du Nouveau Front populaire.
Mais de l’autre côté, il y a ceux qui souhaitent que le Parti socialiste reste indépendant, surtout de La France insoumise, comme Nicolas Mayer Rossignol et Hélène Geoffroy, à la tête de deux courants certes minoritaires, mais qui représentent, selon eux, 51% des militants. Cela a conduit à des échanges « tendus et difficiles » lors de la réunion nationale du parti, mardi, comme l’ont rapporté plusieurs participants.
« Nous ne nous donnons pas les moyens de gouverner », a critiqué Hélène Geoffroy, qui demande à Olivier Faure de « clarifier la stratégie » du parti. « Rien de nouveau sous le soleil, toujours les mêmes postures », rétorque un proche du Premier secrétaire du PS. Selon lui, ils préparent le prochain Congrès début 2025 avec un objectif : écarter Olivier Faure.
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