Suite au lancement du train TER en 2021, ce dimanche marque un tournant historique pour le pays ouest-africain avec l’ouverture de son tout premier système de transport public rapide, qui utilise exclusivement des bus électriques. La contribution des Français à ce projet a été significative, comme le précise cet architecte et ingénieur originaire de France.
Un projet phare pour désengorger Dakar
Depuis fin 2019, un grand projet est en cours pour améliorer la circulation dans la capitale sénégalaise, Dakar. Il vise à faciliter les déplacements entre la banlieue et le centre-ville en réduisant considérablement le temps de trajet, passant de 90 minutes à seulement 45 minutes. Les travaux ont été légèrement retardés par la pandémie de Covid-19 et diverses manifestations.
Le responsable du projet, David Peltre, un architecte-ingénieur de Nancy qui travaille pour Ingerop, explique que le projet concerne un itinéraire spécifiquement dédié aux bus, qui desservira 23 stations. Selon lui, le tracé traverse les quartiers les plus denses de Dakar, offrant des perspectives impressionnantes en termes de fréquentation. En effet, on estime que le nombre de passagers quotidiens pourrait atteindre 300 000 dès la mise en service.
Ce « corridor » s’intègre harmonieusement dans la ville de Dakar, favorisant la mobilité douce grâce à des aménagements pour les piétons et les vélos. Il vient compléter le train express régional, inauguré en 2021, et les deux systèmes devraient bientôt être interconnectés par 32 nouvelles lignes de bus. Leur objectif principal est de réduire les embouteillages chroniques qui paralysent Dakar.
Une innovation mondiale
Les 121 bus du projet sont entièrement électriques et fonctionnent sur batteries, qui seront bientôt rechargées grâce à de l’énergie propre. « Les 23 stations sont déjà entièrement alimentées à l’énergie solaire », affirme David Peltre. « À terme, les bus le seront aussi. Pour l’instant, ils sont rechargés sur des bornes classiques, mais l’objectif est de les alimenter entièrement grâce à un projet de ferme solaire d’ici un an. »
Le projet a permis de créer un millier d’emplois directs. Il est financé en partie par l’Agence française de développement (AFD), notamment pour le matériel roulant. Un consortium comprenant des entreprises françaises (Meridiam et Fonsis) a remporté la concession des nouveaux bus pour une durée de quinze ans.
David Peltre souligne que le renouvellement des transports au Sénégal est en cours, avec un passage à des technologies de pointe, notamment des bus 100% électriques. Il travaille également sur d’autres grands projets, comme le BRT (bus rapid transit) et le métro d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, ainsi qu’à Marrakech et Casablanca, au Maroc.
Pour en savoir plus
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, vous pouvez consulter le site du Conseil exécutif des transports urbains durables de Dakar (CETUD) ou le site du groupe d’ingénierie et de conseil Ingerop. Vous pouvez également retrouver cette chronique sur l’application, le site internet et dans le magazine de la mobilité internationale « Français à l’étranger.fr ».
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