Au cours d’une rencontre républicaine récente, un comique avait comparé le sol américain à une « île de déchets à la dérive ». Cela pourrait bien influencer le choix électoral des Portoricains, y compris ceux qui soutiennent Trump, en particulier en Floride, qui est la première communauté portoricaine des États-Unis.
Une plaisanterie raciste pourrait avoir des conséquences désastreuses pour Donald Trump. En effet, lors d’un rassemblement à New York, un comique a comparé Porto Rico à une « île flottante de déchets », créant ainsi une réaction en chaîne chez les électeurs portoricains résidant aux États-Unis. La plus grande communauté portoricaine se situe en Floride, avec plus d’un million de citoyens, et le vote latino est un facteur déterminant pour accéder à la présidence.
La communauté portoricaine aux États-Unis est de six millions
La communauté portoricaine, installée depuis les années 1960 dans le comté de Sainte-Lucie, sur la côte est de la Floride, exprime une colère croissante à l’encontre de Donald Trump suite à cette polémique. « J’envisageais de voter pour lui, mais finalement, je ne vais pas voter Trump. Il ne s’est même pas excusé et n’a pas demandé pardon aux Portoricains », déplore une femme portoricaine. Le candidat républicain s’est dissocié de la plaisanterie controversée.
Dans un restaurant où se réunit la communauté portoricaine de Sainte-Lucie, le vote en faveur de Trump n’est plus une certitude depuis cette blague raciste, déclare un homme attablé. « J’ai été très offensé par cette blague, une ligne rouge a clairement été franchie », s’indigne-t-il. Le vote latino est pourtant traditionnellement enclin à soutenir le candidat républicain. Mais ce Portoricain explique que « c’était un manque de respect inacceptable. Les Portoricains sont citoyens de ce pays depuis 1917, depuis la Première Guerre mondiale. Ils ont participé à toutes les guerres avec les États-Unis ».
Selon cet homme, il y a toujours des indécis. « Certains attendent le jour de l’élection pour se décider parce qu’ils aiment en réalité plus Donald Trump que Kamala Harris. Beaucoup de Portoricains sont en train de changer d’avis maintenant à cause de cette polémique », affirme-t-il. C’est le cas d’Evelyna, policière à la retraite qui a voté Trump aux deux dernières élections présidentielles américaines. L’image qu’elle avait du candidat républicain s’est brisée depuis cette blague raciste sur Porto Rico.
Dans une citation, Evelyna, la policière portoricaine à la retraite, explique à Franceinfo : « En les entendant parler ainsi de mon île de façon si monstrueuse, je suis allée voter pour Harris. » Elle ne digère pas la blague raciste et se dit très déçue par Donald Trump. « En les entendant parler ainsi de mon île de façon si monstrueuse, je suis allée voter pour Harris. Trump est pourtant mon candidat sur de nombreux sujets », précise la femme de 55 ans. « Qu’il m’excuse de mon vote, mais il n’est pas conscient de la grande offense qu’il nous a fait ressentir à nous tous, Portoricains ».
La communauté portoricaine est blessée, à l’image des appels relayés sur tous les réseaux sociaux à ne plus voter Donald Trump, le 5 novembre prochain. Le chanteur Bad Bunny, la star incontestée du reggaeton et d’origine portoricaine, a par exemple publié une vidéo sur son compte Instagram, sobrement intitulé « garbage », ordure en français. Une vidéo de huit minutes, en ode à son île natale et à sa communauté.
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