La période des récoltes de raisins touche à sa fin dans la zone du Cognaçais, une région où l’angoisse est palpable parmi les viticulteurs face aux actions entreprises par la Chine à leur égard. Ils s’apprêtent à débuter le processus de distillation dans un climat assez sombre.
Les producteurs de cognac sont envahis par un sentiment de colère et d’anxiété. Leurs produits sont principalement distribués par des sociétés de négoce et 4 000 d’entre eux sont employés dans ce secteur qui génère plus de 70 000 emplois, directement et indirectement. Ils reprochent au gouvernement de ne pas prendre de mesures pour préserver cette production artisanale et traditionnelle face aux représailles de la Chine. De plus, ils se soucient de la pérennité de leur profession.
Thierry Marx, qui a une bonne connaissance de la distillation particulière du cognac en deux cuissons, déplore que ce produit soit moins reconnu et apprécié en France qu’à l’étranger, où il représente plus de 95% de la production. Il déclare : « Malheureusement, ce produit qui fait partie du patrimoine culinaire français s’éloigne de nos tables. En raison des menaces chinoises, le cognac est une victime indirecte du commerce mondial où la Chine a une influence considérable, comme dans le secteur des panneaux solaires ou des voitures électriques. »
La peur de devoir réduire la production
Pour Henri Machenaud, un viticulteur de Hiersac près de Cognac, la menace est réelle : « Les sociétés de négoce avec lesquelles nous collaborons réalisent 30% de leurs ventes en Chine, un marché clé. L’annonce d’une surtaxe de 35% pourrait entraîner une baisse des ventes en Chine, et nous craignons qu’on nous demande de produire moins. »
Dans le but de préparer l’avenir, Henri Machenaud a décidé ces dernières années de lancer des produits alternatifs, comme des apéritifs liquoreux ou des pétillants sans alcool. De plus, il prévoit de produire du cognac sous sa propre marque dès cette année (à consommer avec modération).
Thierry Marx félicite tous ces jeunes qui « explorent de nouvelles voies dans un secteur qui a démontré sa capacité de résilience » et observe que « nous n’avons d’autre alternative que de nous adapter, notamment face aux changements climatiques ».
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