Comment gérer l’ancienne demeure de Joseph Goebbels, située à Wandlitz, au nord de la ville de Berlin ? C’est le dilemme auquel est confrontée la ville de Berlin, propriétaire actuelle de la villa. Il n’y a pas de ressources disponibles pour entreprendre la restauration de ce domaine, qui comprend plusieurs structures.
La ville de Berlin est confrontée à un dilemme concernant l’ancienne résidence luxueuse de Joseph Goebbels, qui a servi de ministre de la Propagande sous le régime d’Adolf Hitler. Cette demeure, construite dans un environnement pittoresque près d’un lac dans les années 1930, peine à trouver une nouvelle vocation. La municipalité a même offert de céder la propriété pour un euro symbolique, mais sans succès jusqu’à maintenant.
La demeure, située dans une forêt, s’étend sur un domaine de près de 17 hectares. Elle a une structure en U et renferme plusieurs salons, une douzaine de chambres et une salle de cinéma privée. Thomas Drachenberg, le conservateur régional, décrit la villa comme étant ultramoderne pour l’époque, avec des sols en marbre.
Après s’être installé dans la propriété en 1936, Goebbels y travaillait à l’abri des bombardements qui ravageaient Berlin. C’est dans cette villa qu’il a rédigé son célèbre discours du Palais des Sports, qui a lancé la machine de guerre de la Seconde Guerre mondiale, précise Thomas Drachenberg.
Un coût d’entretien annuel de 300 000 euros
Le complexe, qui n’a pas été occupé depuis 24 ans, se dégrade avec le temps. La rénovation complète de la propriété pourrait coûter jusqu’à 350 millions d’euros. Bien que la structure soit en bon état et que les toits aient été refaits grâce à un investissement de 4,5 millions d’euros, d’autres aspects de la propriété ont vieilli, comme les fenêtres et les portes, regrette Hansi, le gardien du domaine. Il souligne également la nécessité de refaire l’électricité.
Pour maintenir le complexe, la ville de Berlin, qui en est propriétaire, dépense chaque année 300 000 euros. Cette somme est de plus en plus difficile à réunir, d’autant plus que la municipalité a d’autres priorités, explique Joanna Steinke, la porte-parole de la société immobilière chargée de gérer le site.
La ville a tenté de vendre les bâtiments, mais le coût de rénovation, estimé à 350 millions d’euros, a dissuadé les acheteurs potentiels. En l’absence d’acheteur, le complexe, classé monument historique, pourrait être démoli. C’est une perspective à laquelle s’oppose le maire de la commune, Oliver Borchert. Pour lui, il est important de conserver les traces de l’Histoire pour les générations futures.
Le maire espère toujours trouver une nouvelle vocation pour le site. Parmi les options envisagées, la transformation du complexe en logements, en musée ou en centre universitaire.
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