La Norvège, qui se trouve à la tête de la production pétro-gazière européenne, intensifie ses opérations de forage d’hydrocarbures, qu’elle commercialise au-delà de ses frontières. De son côté, le Brésil, qui occupe actuellement le 9e rang mondial en matière de production de pétrole, vise l’ascension jusqu’à la 4e place. Nos envoyés sur le terrain nous donnent un aperçu de la situation.
La Norvège, qui est le plus grand producteur d’hydrocarbures en Europe, n’a pas l’intention de ralentir ses activités pétrolières et gazières. Au contraire, le gouvernement norvégien a récemment délivré 62 permis d’exploration, une augmentation significative par rapport aux 47 délivrés en 2023. Ces permis permettent à 24 entreprises pétrolières, dont Total Energie, de procéder à des forages en mer du Nord, en mer de Norvège et en mer de Barents. Ces zones, qualifiées de « matures », ont déjà fait l’objet d’exploitations.
En parallèle, au Brésil, malgré son désir de devenir un leader mondial dans la lutte contre le changement climatique, Lula soutient le développement des énergies fossiles, y compris dans la baie de l’Amazone. Cette politique est en désaccord avec les efforts de certains autres pays sud-américains qui cherchent à favoriser la transition énergétique.
La Norvège, un acteur responsable dans l’extraction d’hydrocarbures
Le gouvernement norvégien justifie constamment ses actions par la nécessité de préserver l’emploi et l’intérêt économique. L’industrie pétrolière a rapporté à la Norvège 1 285 milliards de couronnes, dont près de 79 milliards d’euros ont été versés au gouvernement et au fonds souverain, qui vaut désormais 1 310 milliards d’euros. Ces sommes colossales assurent la prospérité du pays, garantissent son indépendance vis-à-vis de la Russie et permettent à l’industrie de financer sa décarbonation, selon le ministère de l’Énergie norvégien.
Cependant, les ONG norvégiennes critiquent la Norvège pour son double langage. Le pays, qui est en tête en termes d’électrification, promet de produire des énergies fossiles, mais pas de les consommer sur son territoire. Au lieu de cela, elle les vend à l’étranger, où elles sont brûlées et génèrent du CO2. En réponse à ces critiques, la Norvège affirme que son pétrole contribue à réduire les émissions de CO2 à l’échelle mondiale, car il remplace le charbon et d’autres combustibles produits dans des conditions moins propres dans d’autres pays.
Au Brésil, Lula mise sur le pétrole pour financer les programmes sociaux
Le président brésilien Luiz Inacio Lula se targue de ses succès dans la lutte contre la déforestation en Amazonie et prépare activement l’organisation de la COP30 en 2025. Mais en décembre, le Brésil a organisé une grande vente aux enchères de blocs pétroliers et annoncé d’importants investissements pour développer le secteur.
Lula projette d’exploiter du pétrole dans la baie de l’Amazone, un plan qui inquiète les défenseurs de l’environnement. Pour l’instant, l’organisme chargé de la protection de l’environnement a refusé de donner son autorisation à ce projet. Cependant, les pressions sont fortes et le projet, soutenu par de puissants ministres, est loin d’être abandonné. Les réserves estimées sont énormes, avec plus de 14 milliards de barils de pétrole. Lula espère utiliser les revenus du pétrole pour financer ses grands programmes sociaux, comme il l’a fait lors de ses mandats précédents.
Cette politique axée sur le pétrole contraste avec les ambitions d’autres pays de la région. Bien que la plupart des pays d’Amérique du Sud soient producteurs de pétrole, l’Équateur a rejeté par référendum l’exploitation du pétrole dans un parc national, tandis que la Colombie, qui souhaite être un leader de la transition énergétique, a déclaré qu’aucun nouveau droit d’exploitation ne sera accordé. Pour ces deux pays à la production modeste, renoncer aux revenus pétroliers est un sacrifice. Cependant, le Brésil, le 9e producteur mondial, a beaucoup plus à perdre. Loin de vouloir limiter l’exploitation du pétrole, le Brésil vient de rejoindre l’OPEP+, une alliance informelle de pays producteurs de pétrole, et aspire à devenir le 4e producteur mondial.
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