Le chef de l’État et la toute nouvelle ministre de la Culture se rendent, ce jeudi, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour un échange avec la jeunesse locale.
Le jeudi 18 janvier, Emmanuel Macron, accompagné de Rachida Dati, se déplace dans un espace dédié à l’art à Clichy-sous-Bois, connu pour les émeutes de 2005. C’est la première visite sur le terrain pour la nouvelle ministre de la Culture, qui a récemment annoncé sa candidature à la mairie de Paris.
Cette visite présidentielle est particulièrement remarquée, notamment parce que Catherine Vautrin, qui vient de la droite et est maintenant en charge du Travail et de la Santé, et Amélie Oudéa-Castéra, récemment promue à l’Éducation, ont fait leur premier apparition médiatique avec le Premier ministre Gabriel Attal.
L’importance de la culture pour l’émancipation
Le Président de la République et sa ministre sont attendus à 16h aux Ateliers Médicis, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), pour discuter avec des jeunes de « l’émancipation par la culture », comme l’a indiqué la présidence. C’est précisément la mission que l’Élysée a confiée à Rachida Dati, qui symbolise la diversité et la réussite sociale : « Faciliter l’accès à la culture et en faire un outil d’égalité des chances », comme le Président va le rappeler. Inaugurés en 2018, les Ateliers Médicis, une résidence d’artistes qui s’inspire du modèle de la « Villa Médicis » à Rome, ont pour objectif de faire émerger de nouvelles voix, comme celle du cinéaste Ladj Ly, qui y a créé son école de cinéma.
Les Ateliers Médicis et l’ouverture de ses nouvelles installations prévue pour 2025 représentent une valorisation des quartiers à travers la culture et les arts, souligne la présidence.
Paris dans la ligne de mire
Ce déplacement a également une grande portée politique, compte tenu de l’arrivée remarquée de Rachida Dati, venant des Républicains (LR), au gouvernement et de ses ambitions pour la mairie de Paris. Sa nomination, proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy et ancienne ministre de la Justice, a été une surprise dans le nouveau gouvernement.
Les Républicains (LR), dont elle a été exclue, crient à la « trahison ». De plus, une partie du camp présidentiel la considère comme incontrôlable et « à risque » en raison de ses problèmes judiciaires. En effet, la nouvelle ministre est mise en examen pour « corruption » et « trafic d’influence passif » dans le cadre de l’enquête sur des contrats conclus par une filiale de Renault-Nissan lorsque Carlos Ghosn dirigeait le groupe.
Cependant, Emmanuel Macron a défendu sa nomination lors de sa conférence de presse. Il a nié toute discussion, encore moins un accord, avec elle en prévision des élections municipales de Paris en 2026. Rachida Dati a confirmé qu’elle se présenterait aux élections municipales à Paris, ce qui pourrait entrer en conflit avec sa mission en tant que ministre de la Culture.
« Mon objectif, c’est Paris », a-t-elle souligné, promettant de « rassembler ». Cela alimente toutes les spéculations sur un possible accord avec le camp de Macron. Critiquant à l’avance un « exercice de communication » avec le président et une « vanité », la députée écologiste Sandrine Rousseau a accusé Rachida Dati, sur TF1, d’être « là non pas pour être ministre de la Culture, mais pour préparer sa candidature à Paris ». L’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, désormais pro-Macron, a déploré sur France 2 une « triple provocation » du président, envers les LR, la justice (car elle est « mise en examen pour corruption ») et le monde de la culture qui se sent « pris en otage » par cette « manœuvre politique ».
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