Sophie Faille, pratiquant la médecine d’urgence, a été sélectionnée pour occuper pendant une période de 15 mois le poste de docteure à la station scientifique française Dumont d’Urville, située en Antarctique. Le cinquième épisode nous immerge dans le quotidien des résidents.
Un rituel du samedi à la base
Tous les samedis après-midi, un rituel se met en place à la base : tous les résidents, qui ont adopté la tradition locale de porter des charentaises à l’intérieur, chaussent leurs bottes pour sortir et former une chaîne humaine. Leur objectif ? Transférer les provisions pour la semaine prochaine des entrepôts au bâtiment principal. Pendant ce temps, Clément, le chef cuisinier, et Sophie Faille, le médecin de la base, nous invitent à visiter le congélateur. Sophie nous fait sourire en déclarant : « C’est un énorme congélateur qui doit rester à -20°C. Donc, parfois, quand il fait -35°C dehors, on doit le réchauffer ». Stéphane ajoute avec ironie : « On est souvent mieux à l’intérieur du congélateur ».
Quand Sophie parle avec ses proches restés en métropole, le froid est un sujet qui revient souvent. On lui demande : « Quel est le climat là-bas, comment tu fais face ? ». Après plusieurs mois sur la base, Sophie avoue que le froid commence à peser. « On rêve tous d’un climat estival, moi par exemple, j’aimerais pouvoir porter une simple robe et des tongs », confie-t-elle. « Les températures peuvent fluctuer entre -5 et -10 jusqu’à -35. Le vent et la neige jouent un rôle important dans la sensation de froid que l’on ressent », explique-t-elle.
Isolation, comme Thomas Pesquet dans l’espace
Il est 16 heures, l’heure d’un autre rituel à la base française Dumont d’Urville : l’heure du goûter. « Le goûter est presque prêt, premier arrivé, premier servi », annonce Stéphane à travers son talkie-walkie aux autres habitants de la base. Ce jour-là, des crêpes sont au menu, servies dans une atmosphère joyeuse. Pourtant, ils ne sont que 24 à vivre ensemble pendant des mois de conditions hivernales rigoureuses, où les nuits sont plus longues que les jours, coupés du reste du monde.
L’isolement est un thème qui interpelle un invité surprise de la base, l’astronaute Thomas Pesquet, qui a vécu une forme d’isolement différente. Il a visité la base pour « vérifier les similarités ». « On n’envoie pas les astronautes s’entraîner en Antarctique, mais ce genre de mission aurait du sens », pense Thomas Pesquet. « D’autant plus que nous nous orientons vers des missions toujours plus longues et plus lointaines, que ce soit sur la Lune ou sur Mars. Aujourd’hui, il n’y a rien de plus semblable à une mission lunaire qu’une mission en Antarctique », ajoute-t-il.
« Ma vie en Antarctique », un podcast original de Solenne Le Hen, mis en ondes par Thomas Coudreuse, est disponible sur le site de Franceinfo, l’application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify ou Deezer.
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