La controverse grandit dans la ville de Rothau, située dans le Bas-Rhin. Selon le projet de déviation routière, neuf résidences et un camping sont menacés de démolition. Les propriétaires du camping, qui ont quitté le nord de la France pour se consacrer à cette entreprise, sont extrêmement mécontents.
Après le contournement de Châtenois, qui devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année, le prochain projet sur la liste de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) est l’aménagement du passage à travers Rothau. Un investissement de 20 millions d’euros est prévu pour détourner les 1100 camions et 8000 voitures qui traversent chaque jour cette commune située dans la vallée de la Bruche. Bien que la déclaration d’utilité publique n’a pas encore été publiée, la CEA espère que le projet sera terminé et fonctionnel dans deux à trois ans.
Neuf maisons et un camping seront démolis
Le projet, qui traversera une zone humide remarquable, entraînera également la démolition de neuf maisons individuelles ainsi que du camping de Rothau. Les propriétaires du camping sont mécontents car ils ont quitté leur région d’origine, le Nord Pas de Calais, il y a douze ans pour gérer ce petit camping au bord de la Bruche. Ils ont signé un bail emphytéotique de 30 ans avec la mairie et n’avaient jamais entendu parler de ce projet de déviation.
Philippe Vandenbroucke, le propriétaire du camping, a été surpris d’apprendre la nouvelle. « Nous avons tout abandonné : notre travail, notre famille, nos amis. Nous avons cru le maire qui nous a signé un bail de 30 ans. Le camping est notre projet de vie ! Nous y avons consacré beaucoup de travail et maintenant, du jour au lendemain, un trait sur une carte et nous devons partir ! » s’exclame-t-il.
Marc Scheer, le maire de Rothau, explique que le projet routier devait initialement passer plus loin. « J’assume la responsabilité. Nous n’avons pas été assez prudents. Si nous avions su, nous aurions fait moins d’erreurs, mais nous essayons vraiment de lui proposer une solution. Nous sommes conscients de l’importance de son activité », déclare-t-il à France Bleu Alsace. La mairie assure qu’elle proposera d’autres options au propriétaire du camping, mais ce dernier, âgé de 55 ans, reste sceptique.
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