Dans un document révélé le mardi 6 février, la Cour des comptes souligne que « le système économique du ski en France montre des signes de fatigue » et que les stations de ski n’ont pas suffisamment anticipé l’impact de la crise environnementale.
Un rapport critique envers les stations de ski qui fait polémique
Jean-Luc Boch, le président de l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM) et maire de La Plagne en Savoie, a vivement critiqué, le mardi 6 février sur France Matin, ce qu’il qualifie de rapport dogmatique qui ne prend pas en considération les avis des professionnels du secteur montagnard. Il exprime son mécontentement face à un rapport publié ce jour-là par la Cour des comptes, qui juge que le modèle économique du ski français est sur le déclin et que les stations de ski n’ont pas suffisamment pris en compte l’impact du changement climatique. Jean-Luc Boch, qui est aussi le président de France Montagnes, regrette que les documents produits par l’ANMSM n’ont pas été pris en compte dans ce rapport.
Dans ce compte-rendu de 147 pages, qui fait suite à un audit de 42 stations de ski de tous les massifs, la Cour des Comptes examine notamment l’impact de l’usage de la neige artificielle. Cette dernière est souvent présentée comme une solution au changement climatique par les stations de ski. Cependant, la Cour des Comptes critique cette approche, qu’elle juge à court terme, soulignant que son coût est conséquent et son efficacité diminue avec l’augmentation des températures. De plus, le rapport souligne que l’utilisation croissante des canons à neige affecte les ressources en eau. Jean-Luc Boch, quant à lui, réfute cette affirmation en arguant qu’il n’y a pas d’impact autre que le retardement du cycle de l’eau, ce qui est vital pour la vie dans ces régions. Il soutient que l’utilisation de la neige artificielle permet d’irriguer les territoires plus longtemps et que les canons à neige ne constituent pas un problème.
La Cour des Comptes critique l’obsession du « tout ski »
La Cour des Comptes se montre également critique envers la tendance au « tout ski », tout comme le développement d’activités annexes (VTT, tyrolienne, cures thermales) qui sont souvent déficitaires et manquent de stratégie. Jean-Luc Boch, le maire de La Plagne, n’est pas d’accord avec cette analyse. Selon lui, c’est la clientèle qui plébiscite la destination montagne et si les offres proposées ne rencontrent pas leur succès, il n’y a pas de retombées économiques. Il insiste sur le fait qu’il est nécessaire de travailler avec des professionnels qui connaissent le secteur pour être crédible.
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