L’exposition « Marvel, super-héros et compagnie », qui est en cours au Musée de la bande dessinée jusqu’au mois de mai, propose plus de 170 planches originales issues des célèbres bandes dessinées de Marvel, ainsi qu’une multitude de magazines.
L’événement a débuté avec une généreuse donation de la maison d’édition Marvel Comics au musée de la bande dessinée d’Angoulême, comprenant un lot de 400 000 magazines offerts en 2005. Près de deux décennies plus tard, ces revues sont mises en valeur de manière remarquable dans une exposition thématique. L’objectif de cette exposition est de mettre en avant la richesse et la variété de ce que Marvel propose depuis sa création en 1938, sans se limiter uniquement aux nombreux films récemment sortis.
Selon Xavier Fournier, le curateur de l’exposition en collaboration avec Jean-Philippe Martin, l’objectif était de dépasser les stéréotypes. Il explique souvent entendre des gens, en particulier ceux qui n’ont vu que les films, affirmer que Marvel n’a qu’un seul style. Il s’est donc lancé à la recherche de différentes planches qui témoignent de styles très variés. Certains dessinateurs créent des personnages très carrés, d’autres plus fins. Il y a des ambiances parfois très sombres, d’autres plus lumineuses et colorées, certains artistes s’inspirent de peintures, d’autres du rock. Il lui semblait donc important de rassembler toute cette diversité pour satisfaire tous les goûts.
Une institution presque centenaire
L’exposition met bien sûr en valeur les personnages emblématiques de Marvel comme Spiderman, Captain America, Hulk parmi d’autres, et présente près de 170 planches, principalement originales, prêtées par des collectionneurs. On y trouve également une couverture dessinée par une Française, Stéphanie Hans, qui collabore avec Marvel depuis 2010. Elle se souvient ne pas avoir cru qu’elle pourrait faire carrière dans le dessin étant originaire d’un petit village. Née en 1976, à une époque sans internet, elle avait du mal à trouver sa place dans le monde du dessin. Pour elle, Marvel a clairement changé sa vie, et continue de le faire.
Une institution presque centenaire comme Marvel est aussi le reflet de l’histoire de l’Amérique et du monde qui se reflète dans ses pages : la Seconde Guerre mondiale, la Shoah, le Vietnam, le 11 septembre, le racisme ou le féminisme. C’est ce que Xavier Fournier a également voulu expliquer. Il souligne que le délai entre la première idée d’écriture et l’impression n’est parfois que de deux mois et demi dans le monde du comics, contrairement à la bande dessinée franco-belge. Cela permet aux auteurs d’être très réactifs et en phase avec le monde et l’actualité. Il est donc tout à fait possible d’avoir dans deux mois une histoire qui évoque un candidat à la présidentielle américaine échappant à une tentative d’assassinat.
L’exposition « Marvel, super-héros et cie » se tiendra au Musée de la BD d’Angoulême jusqu’en mai 2025.
0 commentaires