« Mon objectif est de discuter de l’Europe. Ce qui me passionne, c’est d’aborder les réalités concrètes et non des prévisions de sondages », insiste l’ex-dirigeant du gouvernement, invité sur les ondes de France Bleu Pays Basque.
La préoccupation de Philippe pour les européennes face à l’avance du RN dans les sondages
Édouard Philippe, ex-Premier ministre et actuel maire du Havre, exprime son indifférence face à la prédominance du Rassemblement National dans les sondages pour les élections européennes lors d’une émission sur France Bleu Pays Basque le mercredi 22 mai. Il déclare : « Je me désintéresse totalement de ces sondages. Ils ne sont pas mon souci ». Il ajoute : « Mon but est de discuter de l’Europe. Je préfère me concentrer sur les enjeux réels plutôt que sur des prédictions sondagières ».
Philippe déplore que les discussions sur l’Europe ne soient pas fréquentes. Il admet toutefois que « de nombreux citoyens français utilisent le vote national pour exprimer leur opposition, leur opinion, leur frustration, leur colère, ou leur critique envers le gouvernement ou le président. Je reconnais que cela a été le cas lors de toutes les élections européennes. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas aujourd’hui ». Il ajoute : « Si l’on ne prend pas sérieusement en compte les enjeux de ces élections européennes, alors on risque de manquer quelque chose d’important. Il n’y a rien de mal à prendre ces enjeux au sérieux ». Il critique la politique spectacle en déclarant : « La politique ne se résume pas à un concours de beauté ».
Le RN en tête, une menace pour l’Europe
Selon Philippe, la réussite du RN est une menace pour l’Europe. « C’est la première fois qu’une part importante du Parlement européen pourrait être occupée par des députés qui, au fond, remettent en question l’idée européenne et la construction européenne », affirme-t-il. Les candidats du Rassemblement national « ont souvent changé d’avis sur les questions européennes. Ce qui m’inquiète, c’est qu’au sein du Parlement européen, il puisse y avoir un groupe de députés, pas uniquement français d’ailleurs, qui souhaitent détruire l’idée de la construction européenne, soit en la ralentissant, soit en la rendant impossible. Et cela serait très dangereux », prévient-il.
« Actuellement, l’Europe dans son ensemble, et pas seulement la France, subit un choc de compétitivité négatif en raison des États-Unis et de la Chine. Si nous ne faisons rien, nous serons distancés dans la compétition européenne, ce qui signifie que nous deviendrons plus faibles, ce qui signifie que nous deviendrons moins prospères. Et cela m’inquiète », conclut l’ancien Premier ministre.
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