Le dimanche, lors des élections législatives avancées, le NFP a émergé en premier position à l’issue du deuxième tour, surpassant la majorité présidentielle et le RN. Je vais vous expliquer maintenant ce qui va se dérouler par la suite.
Choc et interrogations inédites. Le Nouveau Front populaire a pris la tête lors des élections législatives anticipées à l’issue du second tour qui s’est déroulé dimanche 7 juillet, avec 178 députés élus, dont 146 lors de ce second tour, d’après les derniers résultats diffusés par le ministère de l’Intérieur. Le mouvement présidentiel Ensemble! se retrouve avec 150 sièges, dont 148 députés élus lors du second tour. Le Rassemblement national et ses partenaires obtiennent 143 sièges, dont 104 conquis lors du second tour.
Suite à cette surprise, le temps des négociations est venu… pour une majorité inexistante. La première étape suite à ces élections se déroule dès le lundi 8 : il s’agira de proclamer les résultats officiels, après le décompte dans tous les bureaux de vote. On connaîtra alors la composition de la nouvelle Assemblée nationale. L’agenda se prolongera jusqu’à la fin du mois de juillet.
Avant le 18 juillet : la constitution des groupes parlementaires
Selon l’article 12 de la Constitution, « l’Assemblée nationale se rassemble de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection ». Par conséquent, le rendez-vous est fixé pour le 18 juillet. Cela laisse environ une dizaine de jours aux différentes entités politiques pour former des groupes parlementaires, constitués d’au moins 15 députés. Ils devront également désigner les présidents de ces groupes, et également proposer leurs candidats pour des postes clés de l’Assemblée (président, vice-président, questeurs…)
Le 18 juillet : première séance plénière
Le 18 juillet, donc, tous les députés sont attendus au Palais-Bourbon : ce jour-là, la 17e législature sera officiellement inaugurée lors d’une séance plénière.
Cette première séance est présidée par le doyen de l’assemblée, assisté des six députés les plus jeunes. Il organise l’élection du président ou de la présidente de l’Assemblée nationale, le quatrième personnage de l’État, qui se déroule à bulletin secret. Lors de cette même séance, chaque groupe remet à la présidence la liste de ses membres et spécifie s’il se positionne ou non dans l’opposition.
Le lendemain, vendredi 19 juillet, viendra l’élection des autres postes importants de l’Assemblée : les vice-présidents, les questeurs, ainsi que les membres des différentes commissions, des affaires culturelles, économiques, étrangères ou encore du développement durable.
Dans les jours, semaines à venir : désignation du Premier ministre
La Constitution ne donne pas de délai pour que le président nomme son Premier ministre. Emmanuel Macron pourra donc le nommer dans la semaine, dans quinze jours, à la fin de l’été s’il le souhaite. Pour garantir le principe de continuité de l’État, le gouvernement actuel restera en place aussi longtemps que nécessaire. Quant au casting, le président peut choisir qui il veut pour diriger le gouvernement, mais la coutume veut qu’il tienne compte des résultats des législatives.
Il reste à déterminer si un groupe parviendra à obtenir la majorité absolue, fixée à 289 sièges, relative, mais confortable, avec au moins 270 députés, ou alors faible avec des forces politiques au coude-à-coude. Autant de scénarios qui peuvent influencer le choix du chef de l’État.
Mais la personne choisie par Emmanuel Macron pour occuper le poste de Premier ministre pourra refuser son offre. Dans ce cas, le président devra trouver quelqu’un d’autre, une personnalité politique ou un profil dit « plus technique ». Il dirigera alors un gouvernement composé d’experts, de hauts fonctionnaires ou encore d’économistes pour gérer les affaires courantes de l’État pendant au moins un an, puisque l’Assemblée nationale ne pourra pas être dissoute d’ici là.
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