« Nous sommes confrontés à une ressource limitée et à un manque d’investissement », explique le ministre qui dévoile mercredi son « programme de résistance pour l’eau » à Canet-en-Roussillon.
Hausse imminente du coût de l’eau dans les Pyrénées-Orientales
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé le mercredi 22 mai sur France Bleu Roussillon, que le tarif de l’eau connaîtra une augmentation dans le département des Pyrénées-Orientales.
Dans la journée, Christophe Béchu présentera son « plan de résilience pour l’eau » à Canet-en-Roussillon, situé dans les Pyrénées-Orientales. Ce plan comprend sept projets visant à adapter le département à la diminution de l’eau. Ces initiatives bénéficieront d’un financement de l’Etat à hauteur de dix millions d’euros, soit « 50% du financement », majoritairement destiné à augmenter le recyclage des eaux usées.
Un système défectueux
Par ailleurs, ces investissements nécessiteront une hausse du coût de l’eau dans ce département. Christophe Béchu explique : « Nous sommes confrontés à une ressource qui se fait rare et qui a fait l’objet de sous-investissements. En faisant un petit effort, mais en le faisant régulièrement et sur le long terme, vous vous donnez une capacité d’investissement très importante. »
Christophe Béchu justifie également cette augmentation par la nécessité de lutter contre les fuites d’eau. « En France, en moyenne, un litre d’eau sur cinq est perdu à cause des fuites. Dans de nombreuses communes des Pyrénées-Orientales, nous ne sommes pas à un litre sur cinq, mais à un litre sur trois, avec un système défaillant et qui n’a pas bénéficié d’investissements suffisants ces dernières années. »
Une augmentation de quelques euros par mois
Selon le ministre, l’augmentation du prix de l’eau est donc nécessaire et logique. « Il faut bien comprendre que ces travaux sont pour une durée de 50 à 60 ans », continue le ministre. « Il ne s’agit pas de tout faire en une année, mais d’avoir un rythme de renouvellement qui vous permette de stopper le gaspillage d’une ressource qui devient de plus en plus précieuse », analyse Christophe Béchu.
Le ministre estime qu’ailleurs « en France, le prix de l’eau est un peu plus élevé. Nous sommes [dans les Pyrénées-Orientales] globalement 30% en dessous des prix qui sont pratiqués dans le reste de la France. Il faut comprendre que ça peut sembler un montant faible, parce qu’on parle de quelques euros par foyer et par an. Mais à la fin, ces euros-là, ils sont ceux qui permettent de rembourser les prêts que vous contractez sur des longues périodes et ils vous permettent d’investir dans le réseau ».
Selon le ministre, cette augmentation des tarifs permettra « à terme d’éviter des coupures d’eau ou des problèmes ».
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a déclaré à France Matin : « Je veux bien croire que tout est indispensable, mais il n’y a pas grand-chose de plus indispensable que l’eau. »
Une augmentation de 20 à 30% des tarifs « cela représente quelques euros par mois ». « Je ne dis pas que ce n’est rien, je dis qu’à la fin, si vous devez acheter des bouteilles d’eau en plastique au supermarché parce que vous n’avez plus d’eau au robinet et que vous n’avez pas fait les investissements nécessaires, en termes de pouvoir d’achat, vous ressentirez davantage l’impact que le fait de faire des travaux pour préserver une ressource qui est vitale », conclut Christophe Béchu.
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