L’université de Lille a déclaré mercredi, à travers un communiqué, qu’elle pensait que « les conditions nécessaires pour assurer la tranquillité des discussions » n’étaient plus présentes.
Montée des tensions autour de la conférence « La situation actuelle en Palestine »
La conférence intitulée « La situation actuelle en Palestine », qui devait se tenir à l’université de Lille, a suscité une vive polémique ces derniers jours. Plusieurs personnalités politiques, dont la députée Renaissance de Lille, Violette Spillebout, le président LR de la région Hauts de-France, Xavier Bertrand et le député RN du Nord, Sébastien Chenu, avaient réclamé l’interdiction de cette rencontre. Celle-ci devait accueillir pour intervenants Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, militante franco-palestinienne et candidate aux élections européennes sous l’étiquette LFI, qui accuse Israël de mettre en oeuvre une « politique d’apartheid ». Par ailleurs, Jérôme Guedj, député PS, s’était quant à lui inquiété du logo de l’événement, sur lequel le slogan « Palestine libre » recouvre une carte de l’ensemble du territoire israélien.
Le parti La France Insoumise, pour sa part, dénonce une « censure ».
Est-ce à dire que la situation à Gaza risque d’embraser les universités ? Pas nécessairement, même si l’annulation d’un meeting politique pour des raisons de sécurité est toujours regrettable et préoccupante. Il est vrai que les incidents se sont multipliés depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. Par exemple, une enquête est en cours concernant une réunion en faveur de la Palestine, qui s’était tenue à Sciences Po il y a un mois, lors de laquelle une étudiante aurait été exclue en raison de sa confession juive. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les actes antisémites se sont intensifiés dans les universités, tout comme dans le reste du pays. Cependant, les autorités restent vigilantes et nous sommes loin de l’ambiance de quasi-guerre civile idéologique qui sévit sur certains campus américains.
Une approche électorale qui ne porte pas ses fruits
Qui plus est, la stratégie électorale de La France Insoumise ne paraît pas très efficace. Jean-Luc Mélenchon a choisi de faire de la situation à Gaza le point central de sa campagne pour les élections européennes. Son objectif est de mobiliser les jeunes, l’électorat musulman et plus largement les habitants des banlieues. Il multiplie les attaques contre ses adversaires, en premier lieu à gauche, et accuse notamment Raphaël Glucksmann d’être complice de ce qu’il qualifie de « génocide en cours à Gaza ». La France Insoumise parcourt les campus français, mais pour l’instant, la liste menée par Manon Aubry peine à décoller dans les sondages de la gauche. Cela montre qu’en matière de guerre au Proche-Orient, ce ne sont pas forcément ceux qui s’expriment le plus bruyamment qui sont les plus persuasifs.
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