Chaque jour, une célébrité fait son apparition dans l’univers d’Elodie Suigo. Le vendredi 19 janvier 2024, c’est au tour de Frank Henry, ancien malfrat reconverti en luthier, écrivain et metteur en scène. À la fin du mois de janvier, il sera le seul acteur sur scène au Théâtre de la Nouvelle Ève à Paris, pour interpréter son récit de vie intitulé « Gangster : Ni Fier, Ni Honteux ».
Le parcours impressionnant de Frank Henry
L’histoire de Frank Henry fait froid dans le dos pour certains. Il compte à son actif une série de 70 braquages, un butin total de 21 millions d’euros et a passé 21 ans derrière les barreaux. Aujourd’hui, il a laissé son passé derrière lui et est devenu un homme de lettres : écrivain, scénariste, réalisateur. Il a notamment contribué à l’écriture de séries populaires comme « Braquo » et « Engrenages ». À partir du 26 janvier, il se produira sur la scène du Théâtre de la Nouvelle Ève à Paris dans sa pièce autobiographique « Gangster : Ni Fier, Ni Honteux ».
L’interview de Frank Henry
Frank Henry a été l’une des figures marquantes du grand banditisme, un rôle qu’il réfute, assurant qu’il n’a jamais tué personne. Il affirme qu’il a définitivement mis fin à sa carrière de criminel depuis 20 ans.
Il confie qu’il n’est pas tenté de retomber dans son ancienne vie malgré ses amitiés persistantes dans le milieu criminel. Il affirme qu’il n’a aucune raison de renier ces amis mais que leurs activités ne l’intéressent pas. Il plaisante en disant que si jamais il devait replonger, il faudrait appeler les urgences psychiatriques et non la police.
La naissance de son fils a été le tournant décisif qui l’a fait choisir entre être un père ou un gangster. Il a choisi d’être un père.
Son spectacle lui permet de raconter son parcours et de démystifier le grand banditisme. Il a écrit des fictions avec l’idée de déconstruire l’esthétique, le romantisme et le glamour que l’on associe souvent au banditisme. Il souligne que la première cause de mortalité chez les criminels n’est pas les flics mais leurs propres confrères.
Son adolescence a été une période clé où il est passé de l’enfance à une vie de voyou. Dans son spectacle, il explique que tous les gangsters sont des déséquilibrés psychoaffectifs, mais que tous les déséquilibrés psychoaffectifs ne deviennent pas des gangsters. Il a lui-même été baladé de foyers en foyers pendant son enfance et n’a jamais connu ses parents.
Les regrets de Frank Henry
Henry admet avoir eu peur de blesser ou de tuer quelqu’un pendant ses braquages. Il a toujours essayé de minimiser la violence, ne jamais frapper un employé ou un client. Il a toujours cherché à agir de la manière la plus correcte possible, bien que pour lui, il reconnaisse que cela restait incorrect pour les autres.
Pendant sa dernière peine de prison, il a réalisé que les juges étaient principalement de gauche et qu’il devait les convaincre par la culture. Il a commencé à écrire pour attirer leur attention et être écouté. Cette stratégie a fonctionné.
L’écriture lui a permis de prendre conscience qu’il était capable de sortir de la violence. Il a été publié dès son premier livre et a rapidement été sollicité par la télévision et le cinéma. Il a même travaillé avec Johnny Hallyday, une expérience qui a marqué un tournant dans sa vie.
Il est fier de l’homme qu’il est devenu, notamment aux yeux de son fils. Il a raconté son histoire à son fils qui a passé les premières années de sa vie à le voir derrière les barreaux. Il craignait que son fils ne suive ses traces, comme c’est le cas pour beaucoup de criminels qu’il connaît.
Son spectacle « Gangster : Ni Fier, Ni Honteux » est une manière de montrer qu’il aspire à un monde meilleur. Il insiste sur le fait qu’il n’est ni fier ni honteux de son passé criminel, car il a payé pour ses crimes. Il assume ses responsabilités et ne se considère pas comme une victime.
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