La course de dimanche, qui est la 46ème édition, est la première compétition parisienne à interdire l’utilisation de plastique à usage unique. Une décision de cette envergure constitue un challenge organisationnel et une charge financière pour ceux qui planifient l’événement.
Le dimanche 13 octobre, 30 000 athlètes sillonneront les rues du centre de Paris lors de la 46e édition des Vredestein 20 km. Cette édition se distingue par une particularité : aucune bouteille d’eau en plastique ne sera proposée aux coureurs lors des points de ravitaillement. Cette décision est le fruit d’une mesure récente de la mairie de Paris, qui a décidé de proscrire le plastique à usage unique lors de toutes les compétitions de course à pied.
Dans le passé, une épreuve comme les 20 km de Paris nécessitait la distribution de 150 000 petites bouteilles d’eau. Suite à cette interdiction, les organisateurs ont dû trouver une solution de rechange, avec le soutien de la ville. « Nous avons prévu des fontaines à eau sur quatre points de ravitaillement et également des ecocups remplies par les bénévoles », déclare Didier Eck, le responsable des 20 km. « Ces fontaines à eau ont un débit rapide, donc les coureurs viendront avec leurs propres contenants et n’auront qu’à appuyer sur les boutons des fontaines. Il y aura assez de fontaines pour éviter les files d’attente. »
Nouvel enjeu environnemental et financier
La mairie de Paris envisage une telle interdiction depuis maintenant trois ans, avec l’objectif de réduire les 20 tonnes de déchets plastiques générés uniquement par les courses à pied. Plus d’une centaine de ces courses sont organisées chaque année dans la capitale. Pour Pierre Rabadan, adjoint aux sports, c’est le bon moment pour agir, comme un héritage des Jeux olympiques : « Nous voulions donner aux organisateurs le temps d’adapter cette nouvelle réalité à l’organisation des courses. Nous savons que pour certaines organisations, principalement des associations, elles étaient également financées par des minéraliers. »
Cependant, l’élimination des bouteilles et leur remplacement par d’autres solutions a un coût : pour cette phase d’essai, la ville de Paris soutient les organisateurs. Mais à l’avenir, ils devront trouver d’autres sources de financement, ce qui représente par exemple 90 000 euros supplémentaires pour les 20 km.
« Nous allons essayer d’élargir notre panel de partenaires pour contribuer. Sinon, le prix du dossard pourrait légèrement augmenter. Nous pourrions devoir l’augmenter de trois euros dans les prochaines années », explique Didier Eck, président des « Vredestein 20 km ».
Didier Eck ajoute : « Nous avons déjà fait beaucoup en termes de responsabilité environnementale, avec un système de récupération des bouteilles d’eau et de leur recyclage. Nous avons aussi deux employés qui travaillent uniquement sur cette thématique. »
Pour Manon Richert, de l’association Zéro Waste France, cette mesure est un premier pas positif. Cependant, elle appelle à aller plus loin et pas uniquement dans les courses à pied. « La France s’est engagée à mettre fin au plastique à usage unique d’ici 2040 », rappelle Manon Richert. « Les mesures actuelles sont clairement insuffisantes pour atteindre cet objectif. Il faut donc des mesures d’interdiction plus strictes, qui ne se limitent pas aux événements sportifs. » D’autres courses à l’étranger ont déjà pris des mesures similaires, comme à Bruxelles, San Francisco ou Genève, avec succès.
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