Samedi dernier, Emmanuel Macron a débuté son voyage le plus prolongé depuis 2017, une excursion en Amérique du Sud qui a commencé par l’Argentine. Il a reçu un accueil plutôt distant de la part du président Javier Milei.

Seul devant l’église de la Santa Cruz, Emmanuel et Brigitte Macron

L’église de la Santa Cruz à Buenos Aires, lieu emblématique de la résistance contre la dictature argentine, accueillera ce dimanche 17 novembre le couple présidentiel français. Cependant, ils seront seuls, sans la présence du président argentin, Javier Milei, ou de l’un de ses représentants. Le chef d’État argentin est connu pour minimiser les horreurs commises durant les années 70 et pour remettre en question le nombre de victimes. Certains de ses alliés expriment même ouvertement leur soutien aux anciens bourreaux, qui sont aujourd’hui derrière les barreaux.

Le président Milei, un homme de contrastes

L’histoire n’est pas le seul point de désaccord entre Javier Milei et Emmanuel Macron. Milei est connu pour son extrémisme : ultra-libéralisme économique, ultra-conservatisme en matière de valeurs et radical scepticisme envers le changement climatique. Se pose alors la question : souhaite-t-il retirer son pays de l’Accord de Paris sur le climat ? Il semble que oui, puisque la délégation argentine a récemment quitté les négociations de la COP29 en Azerbaïdjan. C’est un geste et une perspective qu’Emmanuel Macron souhaite à tout prix éviter.

Macron espère rallier Milei au consensus international

L’objectif du président français est de faire adhérer Milei au consensus international, notamment en matière climatique. Il souhaite également renforcer les liens économiques avec l’Argentine. Eramet, une entreprise française spécialisée dans l’exploitation minière et la métallurgie, dont la directrice fait partie de la délégation française, vient d’ouvrir une mine de lithium au nord de l’Argentine. Il y a également des rumeurs concernant une possible vente de sous-marins. Cependant, il est hors de question de conclure en l’état l’accord négocié depuis 25 ans par l’Union européenne avec le Mercosur, auquel l’Argentine appartient.

Emmanuel Macron : un dialogue avec des interlocuteurs controversés

Le président français souhaite démontrer sa capacité à dialoguer avec des dirigeants controversés. Après Donald Trump et Vladimir Poutine il y a quelques années, c’est aujourd’hui au tour de Milei. Quels seront les résultats de ces discussions ? Inspiré par la victoire de Trump aux États-Unis, le président argentin a passé cette semaine à Mar a Lago pour célébrer l’événement et préparer l’avenir avec ses « véritables » amis. Bien qu’il ait dîné en tête-à-tête avec Emmanuel Macron samedi soir, et qu’un second entretien soit prévu cet après-midi, aucun discours commun n’est prévu pour dimanche.