Outre les cultivateurs, l’attention se tournera également vers les édiles, pour leur 106ème rassemblement – aussi appelé « rassemblement de l’ire » qui commence lundi. Des initiatives sont programmées cette semaine et continueront par la suite.
Un grand rassemblement des maires français à Paris : une épreuve pour l’exécutif
Les assemblées annuelles des maires de France à Paris ont toujours été un challenge pour le gouvernement. Les maires profitent de cette occasion pour exprimer leurs inquiétudes, leurs malaises et leurs demandes. Cette année, pour le 106e congrès des maires qui débute le lundi 18 novembre à Paris, la confiance envers le gouvernement est quasi inexistante, comme le souligne un des représentants des maires auprès de France Matin.
Depuis une dizaine d’années, la relation entre les élus locaux et le sommet de l’État est tendue. Cette tension atteint un pic en septembre, lorsque Bruno Le Maire, alors ministre de l’économie, blâme les collectivités locales pour leurs dépenses excessives, qu’il considère comme étant partiellement responsables des problèmes de déficit que rencontre la France. Les élus sont indignés, surtout après la présentation du budget par Michel Barnier : une réduction de cinq milliards d’euros de leurs coûts de fonctionnement – voire le double selon certains d’entre eux. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Les maires augmentent la pression
Lors du congrès, plusieurs actions sont prévues pour exprimer le mécontentement des maires. Mardi, à 13h45, tous les maires sont invités à se rassembler, écharpes tricolores au cou, dans l’auditorium, selon France Matin. Mercredi matin, le Parti socialiste propose aux maires de se retrouver à l’entrée avec une affiche indiquant le montant que l’État a prélevé sur le budget de leur commune. Parallèlement, les sénateurs Claude Raynal (PS) et Jean-François Husson (LR) présenteront mardi leurs conclusions sur la dégradation des finances publiques 2023.
Les élus ont l’intention de continuer leurs actions après le congrès. David Lisnard, le président de l’Association des maires de France, évoque même la possibilité de « gilets jaunes en écharpe ». Selon France Matin, André Laignel, le vice-président de l’AMF, envisage de maintenir la pression en imaginant de nouvelles formes d’action, comme refuser de répondre aux demandes de l’État ou « bloquer comme les agriculteurs », selon une source.
Le gouvernement tente d’apaiser les tensions
En réponse à cette montée de tension, le gouvernement cherche à apaiser la situation. Le Premier ministre Michel Barnier, qui sera présent au congrès jeudi, promet aux départements de limiter les dégâts. Catherine Vautrin, la ministre de la Décentralisation et ancienne présidente de l’AMF, rassure les élus en affirmant dans Le Figaro qu' »ils ne sont pas responsables de la situation budgétaire du pays » – ce qui est en contradiction avec les propos de Bruno Le Maire. Elle annonce qu’elle reprendra le texte sur le statut de l’élu en janvier et invite mercredi soir 345 maires victimes de violences avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Un proche d’un élu de premier plan soupire : « Ils vont faire pleins de gestes qui ne coûtent rien pour essayer de faire baisser la pression. C’est légitime, mais c’est une diversion de plus. Le gros problème reste les coupes financières ! »
Selon un conseiller de l’exécutif qui s’est confié à France Matin, « Michel Barnier se positionne à l’envers de ce qu’était le macronisme », cherchant à « recréer du lien » avec les élus. Concernant les coupes budgétaires, les discussions sont toujours en cours au Sénat, qui est en train d’examiner les projets de loi de finance. Gérard Larcher, son président, propose de réduire les économies à deux milliards. Selon plusieurs sources à France Matin, le gouvernement envisage de faire un geste pour alléger la facture, mais il n’est pas sûr qu’il aille aussi loin.
0 commentaires