Selon Jean-Michel Blanquer, exprimé sur France Inter, une personne capable de rassembler à la fois la gauche et la droite devrait être désignée à Matignon.
Une mauvaise utilisation de la dissolution est à l’origine de la crise institutionnelle actuelle
Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, a exprimé sa préoccupation le jeudi 29 août concernant la crise institutionnelle que traverse la France. Il estime que celle-ci découle d’un usage inapproprié du principe de dissolution. Il a fait ces commentaires sur France Inter, deux mois après le second tour des élections législatives anticipées. Blanquer, qui est actuellement professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas à Paris, est d’avis qu’il ne faut pas manipuler la Constitution comme s’il s’agissait d’un contrat permettant de jouer des tours à un adversaire. Selon lui, la Constitution devrait plutôt être un instrument d’unité.
Une erreur politique malgré le respect des règles juridiques
Bien que Blanquer reconnaisse que rien n’a été enfreint d’un point de vue strictement juridique, il souligne l’existence d’une erreur politique. Il estime que c’est le président de la République qui en fait les frais en premier lieu.
L’ancien ministre reproche en particulier la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée le 9 juin par Emmanuel Macron. Il qualifie cette décision de masochiste et insensée, arguant qu’il n’y avait aucun motif valable pour procéder à une dissolution le soir des élections européennes. Selon lui, une telle mesure aurait été plus logique après les Jeux olympiques ou en cas de blocage avéré au Parlement. Dans ce cas, le président de la République aurait probablement eu davantage de députés favorables à sa cause.
La nomination d’un Premier ministre capable de rassembler
Blanquer plaide pour la nomination d’un Premier ministre capable de rassembler les politiques de gauche et de droite, alors qu’Emmanuel Macron poursuit ses consultations pour trouver un successeur au poste de Premier ministre. Il juge nécessaire que le président de la République choisisse une personnalité indépendante de lui et ayant un passé d’opposition.
L’ancien ministre de l’Éducation nationale estime que le futur chef de l’exécutif devrait être soit un personnage issu de la gauche capable de dialoguer avec la droite, ou vice versa. À partir de cette réflexion, Blanquer pense notamment à Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste, ou à Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. Il mentionne également François Baroin, maire de Troyes et ancien ministre LR.
Jean-Michel Blanquer est convaincu que le futur Premier ministre devra réussir à rassembler les Français afin de surmonter les divisions pour le bien commun.
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