Est-ce que la fin des Jeux Olympiques signifie également la conclusion de la pause politique ? Emmanuel Macron pourrait être tenté de prolonger cette période de réjouissances liée aux JO et de ne pas se hâter pour désigner un nouveau chef de gouvernement.
Les signaux incertains de l’Elysée sur le calendrier politique
Des messages contradictoires ont été envoyés depuis l’Elysée concernant le calendrier politique. Alexis Kohler, à la fin de la première semaine des Jeux, a prévenu certains députés que les choses pourraient évoluer rapidement et qu’ils devaient être prêts pour la nomination du nouveau Premier ministre, peut-être même le jour suivant la cérémonie de clôture. Un conseil des ministres était envisagé pour le lundi 12 août, bien que cela n’ait jamais été officiellement confirmé à Matignon. Cependant, à la fin de la semaine, on nous disait à l’Elysée : « Pas du tout. Le président a toujours dit ‘pas avant la mi-août' ».
Le président cherche à capitaliser sur le succès des Jeux
Après la cérémonie de clôture dimanche soir au Stade de France, le président pourrait être tenté d’utiliser le succès des Jeux, qui arrivent opportunément après des mois de tensions politiques, pour soutenir son image. C’est le message qu’il compte donner lundi midi aux policiers, pompiers, associations, gestionnaires de Crous, et à tous les acteurs publics et privés des JO lors d’une réunion à l’Elysée. « L’heure sera aux remerciements et à la poursuite de cette mobilisation inédite qui contribue à rendre fiers les Français et à faire rayonner notre pays dans le monde », selon le communiqué officiel.
Selon plusieurs sources, il devrait passer la semaine à consulter sur le choix de son futur Premier ministre. Mais le calendrier s’annonce chargé : les 80 ans du débarquement de Provence le 15 août, retour à Brégançon avec messe à Bormes-les-Mimosas le 17, jour de la libération de la commune en 1944, et le 25 celle de Paris… Ce qui le conduira le 28 août à l’ouverture des Jeux paralympiques, qui dureront jusqu’au 8 septembre.
Le flou règne pour Gabriel Attal et ses ministres
Un conseiller de Matignon admet lui-même ne pas avoir de clarté sur la fin de la mission. Il semble probable qu’aucun gouvernement ne sera formé à ce moment-là. Cependant, une opportunité reste possible la semaine du 19 août, pour au moins nommer un nouveau Premier ministre, ce qui entraînerait le départ de Gabriel Attal et des trois ministres directement rattachés : Prisca Thévenot, Marie Lebec et Aurore Bergé, les autres continuant à gérer les affaires courantes. Il est difficile d’imaginer un changement de ministre des Sports avant le début de la compétition paralympique.
Il faut noter que deux mois se sont écoulés depuis les élections législatives. Il y a urgence à agir dans certains domaines, notamment pour la préparation du budget 2025. Habituellement, le processus de préparation commence début août, avec l’envoi des « lettres plafond » à chaque ministère. En effet, Bercy les a envoyées à Matignon, qui les transmettra au suivant. Mais le compte à rebours continue : pour être examiné à l’Assemblée début octobre, le budget doit être finalisé et envoyé mi-septembre au Conseil d’Etat et au Haut conseil des finances publiques, avec une adoption en Conseil des ministres fin septembre.
L’urgence est aussi politique : les Français, aussi satisfaits soient-ils des JO, ont été renvoyés aux urnes par la dissolution du 9 juin et attendent désormais que leur vote soit pris en compte. Comme l’a écrit le sénateur LR Philippe Bas dans une tribune récente, il ne faut pas « ajouter de la procrastination à la dissolution », rappelant l’article 8 de la Constitution : le président nomme le Premier ministre… et n’a pas à attendre que les partis politiques s’entendent entre eux.
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