La journée du samedi a été marquée par des affrontements entre les forces de sécurité et les protestataires à La Rochelle. Selon les organisateurs, environ 10 000 personnes étaient présentes, tandis que la préfecture estime ce nombre à près de 6 000. Ces manifestants étaient rassemblés pour protester contre le projet de construction de « méga bassines ».
Les opposants aux bassines, regroupés dans les Deux-Sèvres depuis mardi, se sont rassemblés dans le département voisin, la Charente-Maritime, le samedi 20 juillet. Ils avaient pour ambition de bloquer le port de la Pallice, à la Rochelle, vue par les manifestants comme un symbole de l’industrie agricole. Cependant, les forces de l’ordre ont réussi à les maintenir à distance.
En tête de la manifestation, plusieurs centaines de personnes, vêtues de noir, masques et lunettes de protection sur le visage, ont défilé. Certains manifestants ont exprimé leur volonté de se venger, un an après les événements de Sainte-Soline. Les premières pierres ont été lancées en direction des journalistes, des vitrines de banques et de supermarchés ont été ciblées, et des poubelles incendiées. Le cortège a ensuite été bloqué par les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.
Une lutte « écologique » et « équitable »
Pour Sylvie, qui participait à une autre manifestation plus calme, ces images ne correspondent pas à l’objectif de sa lutte. « Pourquoi ne pas arrêter les 150 personnes responsables alors qu’il y a 10 000 manifestants ? », se demande-t-elle. « C’est plus pratique pour eux de laisser ces images violentes circuler dans les médias. Mais il ne faut pas oublier que notre combat est écologique et juste. »
Camille, lui aussi, partage ce sentiment. Il se sent frustré après une semaine de mobilisation au « Village de l’eau » dans les Deux-Sèvres. « C’est frustrant, car nous avons été constamment harcelés par la police pendant une semaine. On ne nous a même pas laissé la possibilité de manifester pacifiquement », déplore-t-il. Pour Camille, la violence est du côté de « ceux qui nous fichent, nous traquent, et nous frappent depuis trop longtemps ».
« La violence ne vient pas de quelques éclats de verre sur le sol ou d’un mur recouvert de peinture, mais de ceux qui répriment et qui ont empêché toute forme d’expression citoyenne pacifique pendant une semaine », affirme Camille, un des manifestants.
Les opposants aux bassines n’ont pas réussi à atteindre leur objectif initial, le port de la Pallice. Cependant, un petit groupe d’agriculteurs y est parvenu tôt le matin avec des tracteurs avant d’être évacués.
Les sentiments de colère et de frustration étaient palpables parmi les manifestants anti-bassines, comme l’a rapporté Boris Hallier au micro.
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