Ce produit financier innovant a pour objectif de diriger l’épargne personnelle vers les investissements liés à la transition écologique. De plus, une de ses caractéristiques uniques est qu’il doit être mis en place avant l’âge de 21 ans.
Une nouvelle opportunité d’épargne verte
À compter du 1er juillet 2024, un nouveau produit financier sera proposé par les banques et autres institutions financières : le plan d’épargne « avenir climat ». Mis en place en octobre 2023 dans le cadre de la loi « Industrie verte », ce plan d’épargne est destiné aux personnes de moins de 21 ans, à l’instar d’un PEA, et permet aux particuliers d’investir leur argent dans divers supports, tels que les actions ou les obligations.
Cependant, ce plan a une particularité : il impose de sélectionner des investissements labellisés pour financer des initiatives à faible émission de carbone. « Il y a un ensemble de critères qui ont été définis dans la loi et qui ont été précisés par la suite, dans le but de s’assurer que l’on n’investit pas dans certains types d’entreprises, comme celles qui produisent des énergies fossiles ou celles qui sont particulièrement polluantes », explique Paul Schreiber, analyste chez Reclaim Finance.
Objectif : décarbonation
Le but de la loi Industrie verte, adoptée en octobre 2023, est de réindustrialiser la France tout en promouvant la décarbonation. Par exemple, le gouvernement souhaite réduire de moitié les délais d’implantation des usines et favoriser le développement de technologies majeures de décarbonation, telles que les « big five » – éolien, photovoltaïque, pompes à chaleur, batteries, hydrogène décarboné. Pour financer cet objectif, le gouvernement compte sur l’épargne privée (épargne retraite, assurance-vie).
L’argent investi dans ce plan d’épargne est bloqué pendant cinq ans, ne pouvant être débloqué avant la majorité du titulaire et devant être liquidé au plus tard lorsque celui-ci atteint 30 ans. L’argent épargné par les parents pour leurs enfants reste bloqué jusqu’à leur majorité, une mesure essentielle pour « financer des projets à plus long terme nécessaires à la transition écologique », avait alors indiqué le ministère des Finances.
Cependant, Paul Schreiber estime que cela ne suffira pas à changer la situation de manière significative. « La question de l’épargne en France est cruciale : comment rediriger l’épargne vers la transition écologique ? Et ce n’est pas en créant seulement un nouveau produit que nous parviendrons à réaliser cette transition », déclare-t-il.
L’expert poursuit : « Prenons par exemple le placement préféré des Français : l’assurance vie. C’est un placement dont les conséquences environnementales sont encore très peu prises en compte, et sur lequel les épargnants eux-mêmes disposent de très peu d’informations. »
Ce nouveau plan d’épargne peut être proposé par une banque, une assurance ou une mutuelle. Avec un plafond fixé à 22 950 euros, son rendement dépendra des stratégies d’investissement de ces institutions. Le gouvernement prévoit une collecte annuelle d’un milliard d’euros « à pleine capacité » pour l’industrie verte.
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