Gabriel Attal, le Premier ministre, va se retrouver en duel avec le leader de la liste du Rassemblement national (RN) pour les élections européennes, Jordan Bardella. Une joute verbale que Jordan Bardella sollicitait depuis le mois de janvier.
La confrontation entre Jordan Bardella et Gabriel Attal est confirmée
Jordan Bardella et Gabriel Attal vont finalement croiser le fer lors d’un débat qui se déroulera le jeudi 23 mai sur l’antenne de France 2. C’est l’attitude de Bardella qui a fini par persuader le Premier ministre de se lancer dans la bataille. Alors qu’il y a peu, Gabriel Attal se voyait davantage dans un rôle de transformation du quotidien des citoyens français et envisageait de mener une campagne européenne axée sur la distribution de tracts et le porte-à-porte.
Le déclic qui a conduit Attal à accepter le débat a été une combinaison d’un encouragement insistant de la part d’Emmanuel Macron et de l’attitude récente de Jordan Bardella. Ce dernier, candidat du RN, s’est fait remarquer par son absence lors des premiers débats télévisés entre les têtes de liste. De plus, son refus de répondre aux questions des journalistes lors de sa dernière conférence de presse a été interprété par l’exécutif comme un signe de fuite, à l’inverse de Gabriel Attal qui n’élude pas les questions. On nous assure désormais que le Premier ministre va « se retrousser les manches ». Il est également actif dans plusieurs rassemblements de campagne.
La joie au Rassemblement national
Cependant, l’équipe de Jordan Bardella a une interprétation différente de la situation. Elle est convaincue que Gabriel Attal redoutait ce débat. Bardella, tête de liste du RN, appelait à ce face-à-face depuis janvier, c’est-à-dire depuis la nomination du jeune Premier ministre. Le lundi 6 mai, l’entourage de Bardella se plaignait du fait que l’organisation du débat n’avançait pas. « En tant que Premier ministre, Attal a beaucoup à perdre ! » commentait-on. Aujourd’hui, le RN exulte. Jordan Bardella s’est félicité dans un tweet : « C’est une bonne chose que le Premier ministre mette en jeu sa responsabilité politique et personnelle dans cette campagne », a-t-il écrit. Le terme « responsabilité » n’est pas choisi au hasard puisque Bardella, tête de liste du RN, demande la démission du gouvernement actuel et la dissolution de l’Assemblée si la liste LREM se retrouve loin derrière le RN. « Un débat entre une tête de liste aux européennes et un Premier ministre, c’est extrêmement rare ! », s’exclame un proche du candidat RN. « Le débat sera plus relevé qu’avec Valérie Hayer, mais c’est comme au tennis : plus les balles sont puissantes, plus on les renvoie avec force » !
À Matignon, on reste convaincu que Jordan Bardella a le plus à perdre dans ce débat. « Gabriel Attal est un combattant, c’est une bonne chose qu’il participe au débat », affirme un ministre, admettant néanmoins que le candidat de la liste Renaissance n’est pas aussi à l’aise dans ce type d’exercice. « Nous nous préparons en toute tranquillité », assure l’entourage du Premier ministre, qui a bien l’intention de se concentrer sur les enjeux européens et de ne pas se laisser entraîner dans des débats de politique nationale. L’objectif est de mettre en évidence « les deux visions de l’Europe » et de confronter le candidat du RN à ses propres contradictions sur le fond.
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